Douleur.

A terre. Douleur vive à la main, douleur acide, piquante. Elle se propage dans tous le bras, sensation de lourdeur.

La tête étourdie, le son du monde extérieur semble loin. Le dos courbé, la douleur découle de tout son long. Elle revient dès que l’on bouge.

Les jambes sont étourdies. Sensation de chaleur au niveau du mollet, ce n’est pas encore de la douleur mais elle arrive.

Les pieds, ne soutenant plus cette masse d’eau, os et peau, gisent sur le sol, rayés par les graviers, marqués par le bitume.

Le corps entier est, pendant un instant, tombé dans le vertige. Déconnexion du cerveau.

C’est de la peau que vient la douleur. Cette surface fragile. C’est elle qui est la cause de cette douleur !

Pas de sortie…

Triste soirée. Tous le monde est resté chez soi, trop las des deux journées passées ensemble. C’est donc le moment propice pour faire ce que l’on n’a pas eu le temps de faire durant la semaine :

*

Lire le livre que l’on a commencé il y a bien longtemps maintenant, regarder pour la énième fois le dessin animé de notre enfance, regarder des lives de Bob Dylan (puisque l’on était bien trop jeune pour les vivre), regarder le travail à faire pour la semaine à venir puis refermer l’agenda en se disant que l’on a le temps, discuter avec une amie qui est partie loin le temps d’une année universitaire… Tout ça en se disant que demain, c’est dimanche et que je déteste le dimanche. Ce jour rime avec messe, chasse, ennuie, repas de famille,  la valise à refaire pour la semaine à venir…

*

Je hais les dimanches, ils me désespèrent
Je range, je range et m’en vais prendre l’air.

*

Le dimanche, on fait le bilan de la semaine passée, positif ou négatif, qu’importe nous sommes repartis pour une nouvelle semaine :

7 jours, 168 heures, 10080 minutes, 86400 secondes.

Et tu photoshop(s) !

Démarrer. Mes documents. Mes images. Dossier. Sélection photo. LA PHOTO.

Celle l’on se trouve le plus à son avantage. Celle ou l’on voit moins nos défauts.

Démarrer. PhotoFiltre. Option : noir et blanc. Ces deux couleurs nous rendent tout de même plus beau.

C’est CETTE photo qui terminera en photo de profil Facebook. Celle qui aura des « j’aime » (rassurant notre ego).

Démarrer. Mes documents. Mes images. Dossier. On regarde les photos de soirées passées avec nos amis, des vacances en famille, des sorties et voyages avec le lycée…

On regarde ces photos avec un œil nostalgique. On se remémore des instants passés, ceux que l’on aimerait bien revivre, ceux qu’au contraire, on préférerai oublier. On pourrait classer ces photos dans un dossier nommé souvenirs, puise que ces carrés de couleur ne sont maintenant que des souvenirs.

Retour. Dossier. Aie. Dossier « soirées ».

C’est le dossier on l’on trouve des pépites d’immondices. Têtes fatiguées. Défagotage de rigueur. Main toujours accompagnée d’un récipient. C’est ce que l’on appelle, les photos dossiers. Photos dossiers dans un dossier, le monde est bien fait !

Retour. Fond d’écran.

Cette photo que l’on met en fond de son bureau virtuel ne relève pas d’un choix banal. Photo que l’on voit à chaque fois que l’on démarre son ordinateur. Photo de paysages, photo prise sur la toile, photo avec nos amis… Marre de voir toujours la même photo ? Les mêmes têtes ? On la change. Aussi simple qu’un clic ! Mais le choix du nouveau fond d’écran donne souvent court à un casse tête, cette photo ou celle-ci ? Du coup, au final, on garde l’ancienne.

Démarrer. Arrêter. Et ce dire que tant de souvenirs sont stockés dans un objet de 2.1 kilos, de telle marque, de telle capacité bla bla bla.

Si l’ordinateur ne démarre plus

« La lecture est une amitié » Proust.

Dernier livre terminé ? La vie est ailleurs de Kundera. Deuxième guerre mondiale, dessins à têtes de chien, surréalisme, histoire amoureuse secrète, sacrifices, amour maternel absolu.

La vie est brève et les occasions ratées ne se représenteront jamais.

Livre en cours ? Le Trône de Fer de George R.R. Martin. J’ai découvert ce livre après avoir vu la série (adaptée des livres) Game of Thrones. Premier livre de fantaisie, lecture plutôt convaincante (en passant, dédicace au mangeur de sable qui m’a fait découvrir cette série). Pouvoir, guerre, alliance, consanguinité, trône, royaumes, familles.

You win or you die.

Ou lis-je ? Dans le train, le bus, à la cafèt (au lieu de travailler), sur mon canapé, au coin de la cheminée, dans mon lit. Constatation : je lis très souvent (voir exclusivement) assise. Rituel avant que Morphée me prenne dans ses bras. Toujours fidèle au livre papier. Objet que j’aime posséder dans ma bibliothèque, tenir dans mes mains, pouvoir écrire, souligner, surligner… Mais je ne suis pas réticente au numérique. Ce sera la prochaine étape !

Fuite.

Une montre : instrument léger et portatif qui indique l’heure.

Tic, Tac.

En cuir, en argent, en tissu, qu’importe, elle vous donnera l’heure.

Tic, Tac.

Ma montre, accrochée à mon poignet, me suit partout, voit tout, entend tout…

Tic, Tac.

A 8h , elle prend son service pour une journée de cours.

Tic, Tac.

En cours, elle est souvent décevante quand ses aiguilles ne tournent pas assez vite.

Tic, Tac.

Le soir, elle sort. Elle prend l’apéritif et va en boîte de nuit.

Tic, Tac.

Elle termine ses journées avec les autres bijoux ou autres objets amassés dans le vide-poche.

Tic, Tac.

Mais ses aiguilles ne s’arrêtent jamais de tourner, jour et nuit, été ou hiver, elle remplie sa mission.

Objet de tout les jours, de toutes les heures, de toutes les minutes, de toutes les secondes, elle terminera (comme beaucoup d’autres chose aujourd’hui) à la poubelle.

C’est une bien triste fin ! Fuite du temps.

(Trompes la mort et tais-toi !)

Sur le rebord d’une fenêtre.

Au matin.

Regarder les passants et leur humeur matinale. Voir combien de personnes sortent avec une baguette de chez la boulangère du coin.

Écouter les oiseaux chanter. Regarder le soleil se lever.

L’ouverture du café et ses habitués. Va et vient de voitures, camions, scooters : bruit ininterrompu. Klaxons.

Bus en retard, mauvaise humeur sous l’arrêt de bus.  Tenter d’imaginer leur métier, leur âge…

A midi.

Toujours ce même va et vient. Les oiseaux sont partis.  Les habitués prennent leur premier Ricard.

La foule se presse pour aller manger, c’est l’heure !

Flot ininterrompu.

Le soir.

Regarder le soleil se coucher. Têtes fatiguées après une longue journée. Tout se calme.

Sur ce même rebord de fenêtre, les jours passent et se ressemblent : passants, bus, oiseaux, klaxon, manger, passants, bus, oiseaux, klaxon , manger, passants, bus…

Toponymie.

Cours élémentaires et primaires à Saint Maxime, Impasse des Ecoles, Saint Liguaire. Maison, rue Fragonard, Saint Liguaire. Tennis, rue du

Château.Collège Notre Dâme, rue de Bessac, Niort : quatre années. Flâneries, rue Ricard. Tennis, même rue. Vacances, Domios, Ile d’Oléron.

Lycée Saint André, Avenue de Paris : trois années. Tennis, n’en parlons plus. Déménagement. Echiré, rue du Moulin Neuf. Déménagement,

Poitiers. Université des Lettres et Langues, Avenue du Recteur Pineau. Cours François Bon C313.